Les MOOCs vont-ils bouleverser l'enseignement ?

Les Mooc font peur

Aujourd’hui se tient à Nantes un colloque très intéressant sur les MOOCs, les massive online open courses, autrement dit des cours disponible à distance, ouverts à tous, grâce aux technologies numériques. Ces MOOCs existent déjà largement en Amérique du Nord, et les universités françaises commencent à s’y intéresser. Ils engendrent aussi beaucoup de craintes, par exemple le remplacement de professeurs par l’ordinateur pour des raisons budgétaires.

 

Nouvelles méthodes

Si les MOOCs se développent, ce qui est très probable, ils modifieront forcément la manière d’enseigner : un MOOC n’est pas un cours d’amphi filmé ! Pourtant, « on ne part pas de rien, le MOOC est une formation à distance, même s’il touche un grand nombre d’étudiants, a souligné Anne-Cécile Grolleau, conseillère pédagogique à l’université de Nantes, lors de la première table-ronde. Or, les recherches sur la formation à distance existent depuis 20 ans. » Néanmoins, les MOOCs posent de nouvelles questions : comment gérer plus de mille étudiants ? Comment l'étudiant construit-il son parcours ? Quid des certificats ?

 

Séduire

Le MOOC change le rapport enseignant-élève, rappelle Loïc Le Gac, fondateur de Thinkovery : l’étudiant n’est pas obligé de venir au cours virtuel, il apprend à son rythme, parfois dans le désordre… il faut davantage le séduire ! Le cours doit être écrit de manière spécifique, avec une scénarisation, des vidéos, des quizz, des liens vers d’autres ressources, des forums, et tout ce qui reste à inventer avec les outils numériques. D’autres métiers s’insèrent entre le professeur et les étudiants, comme des concepteurs de dispositifs pédagogiques.

 

Interagir

Pour Denis Gillet, maître d’enseignement et de recherche à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), « le plus révolutionnaire dans les MOOCs est le support et l’évaluation par les pairs. Il faut déléguer à une plate-forme le côté rébarbatif de l’enseignement, et davantage interagir avec les étudiants ».

 

Incertitudes

De nombreuses questions restent encore en suspens. Le droit d’auteur des enseignants, la protection des données des usagers, la fracture numérique (tous les étudiants n’ont pas ces usages sociaux), ou la délivrance de diplômes. Et, bien sûr, la question du financement ! Jean-Marc  Nourel, fondateur d’Eduklab, cite le crowdfounding, mais l’argent peut aussi provenir de la publicité, de la vente de certificats, de produits dérivés comme les livres… Le MOOC peut aussi être un produit d’appel pour une formation plus classique. Enfin, il peut être co-construit, à la manière de Wikipedia, souligne Jean-Marie Gilliot, chef de projet MOOC à l’Institut Mines Télécom. Ils peuvent également être considérés comme un investissement en communication dans la gigantesque bagarre que se livrent les universités mondiales pour attirer les étudiants.

 

Malgré les questions et les inquiétudes autour des MOOCs, ce concept est réellement enthousiasmant !

 

Cécile Michaut

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